Lettres Ă  Marcellin

Père Claude Page

1840-05-11

Digoin, le 11 mai 1840.
Monsieur le Supérieur,
Ayant eu dans les derniers temps les Pâques à faire faire, des confirmandaires à préparer et une première communion, tout ceci ma empêché de vous écrire comme il est convenable pour vous mettre au courant de nos affaires.
Comme jai eu lhonneur de vous le dire dans mon dernier voyage à lHermitage, jai amodié une bien belle maison avec cour et jardin, cinq pièces au premier et deux belles salles détudes dans le bas. Le tout bien construit et bien situé. Jai fait ensemencer le jardin pour attendre les Frères que vous avez eu la bonté de me promettre pour la rentrée prochaine, si nous sommes prêts à les recevoir. Notre administration a décidé avant hier quon bâtirait lécole suivant le même plan que nous avions déjà fait tirer. Jai dit à M. notre Maire que, la Commune ayant assez à faire dabord pour la construction du bâtiment, je me chargeais de réaliser la somme suffisante pour la première année de létablissement. Il a trouvé cela agréable.
M. le Supérieur, nous tenons beaucoup à avoir les Frères cette année car dans la rénovation des maires, si nous avions le malheur den avoir un qui voulût sentêter à avoir des maîtres inconvenants, nous serions repoussés pour bien longtemps si les Frères ne sétaient pas trouvés installés. Etant installés lon aura pas la tentation de confier les enfants à des individus dégoûtants: cest lavis de M. notre Sous-Préfet, que jai vu il y a peu, ainsi que de monseigneur notre Evêque, qui a couché deux nuits chez moi et qui a approuvé dabord lamodiation dune maison et de celle que jai amodiée. Cest aussi lavis de tous nos braves gens.
Le monde en général attend nos bons Frères à la rentrée prochaine. Jespère bien, Monsieur le Supérieur, que vous réaliserez et réaliserez bien notre espérance, car il nous faut, comme vous le pensez bien, un bon choix, et daprès vos bonnes promesses jy compte entièrement.
Cest dans cette confiance que jai lhonneur dêtre avec un profond respect, Monsieur le Supérieur, votre très humble et très obéissant serviteur,
PAGE, Curé.
PS: Joffre à tous vos bons Frères lassurance de ma respectueuse amitié.

fonte: AFM 129.79

RETOUR

Lettres Ă  Marcellin...

SUIVANT

Lettres Ă  Marcellin...