Message de la IIIe Assemblée Internationale de la Mission Mariste
Nous sommes une famille globale, nous sommes frères et sœurs,
Nous sommes tes yeux et tes oreilles, tes bras et ton cœur.
Dans la mission, Champagnat.
Dans la mission.
À toi, Mariste de Champagnat,
Dimanche dernier, le 31 mars 2024, nous avons proclamé la résurrection du Christ : Il vit, alléluia ! Une semaine plus tard, du 8 au 14 avril, 120 Maristes de différentes parties du monde ont quitté leurs familles, leurs communautés et leur vie ordinaire pour célébrer la IIIe Assemblée Internationale de la Mission Mariste, MIMA III, à San Lorenzo de El Escorial, en Espagne.
À l’instar des femmes de l’Évangile qui sont accourues au tombeau et l’ont trouvé vide, nous nous sommes réunis pour rencontrer le Christ vivant et confirmer notre choix pour la dignité et la paix, même au milieu des réalités douloureuses qui sont les nôtres aujourd’hui, à cause de la violence, de la guerre, de la pauvreté, des inégalités.
Convaincus d’être une famille globale, Maristes de Champagnat de l’Australie à la Nouvelle-Zélande, du Canada à la Patagonie, du Libéria à Madagascar, du Liban à la Corée, du Portugal à la Grèce, nous avons porté la voix, les soucis et les rêves de toutes nos Unités administratives, et nous avons partagé la richesse de la vie et de la mission maristes dans des réalités très diverses. Dans tous les coins où il y a la vie mariste, nous chantons encore et encore : « Nous sommes frères et sœurs, nous sommes tes yeux et tes oreilles, tes bras et ton cœur dans la mission, Champagnat ».
La MIMA III a été une expérience pour tout l’Institut Mariste. Des espaces de réflexion et de dialogue ont été ouverts dans les Unités administratives pour reconnaître la réalité, les rêves et les possibilités de vitalité. À l’aide de 4 fiches de travail, de nombreux groupes ont apporté des contributions significatives : frères, enseignants, jeunes, fraternités, équipes, familles et personnes engagées dans la mission mariste. Cette richesse a servi de fondations pour donner du sens à l’Assemblée Internationale.
Quelques considérations nous ont aidés à orienter la réflexion :
- Le frère Ernesto Sánchez, Supérieur général, nous a rappelé l’audace de notre fondateur pour construire l’Hermitage à un moment critique, sa profonde confiance en Dieu et la solidité de son projet. Comme lui, nous sommes appelés à regarder au-delà, à faire confiance à Marie et à cheminer ensemble comme une famille globale.
- Le frère José Abel Muñoz Gutiérrez, Provincial d’Ibérica, nous a accueillis chaleureusement et nous a encouragés à incarner dans la mission mariste les pédagogies du sourire, de l’attention et de la lenteur.
- Le frère Luis Carlos Gutiérrez, Vicaire général, nous a encouragés à porter un regard reconnaissant sur le passé, à être fidèles au présent et à construire ensemble, avec un sens global. Nous sommes un institut apostolique, notre mission fait donc partie de notre vocation.
- Le frère José Sánchez, directeur du Secrétariat d’Éducation et Évangélisation et coordinateur de l’Assemblée, nous a exhortés à trouver les raisons pour lesquelles Champagnat refonderait l’Institut aujourd’hui.
- La sœur Liliana Franco, présidente du CLAR, a rappelé quelques clés fondamentales de l’Église : une écoute attentive, un regard propre, des pieds en mouvement, une complémentarité communautaire, des relations authentiques, un engagement passionné.
- M. Luis Arancibia, de la famille jésuite, nous a invités à maintenir l’espérance face au monde actuel, plein de contrastes et de transformations, dans une perspective compatissante, contemplative, civique et consciente.
- Enfin, les frères Ben Consigli et Jorge Gaio ont insisté sur notre option institutionnelle de vitalité, de viabilité et de durabilité, conscients des défis et des risques auxquels nous sommes confrontés.
Forts de ces éléments et de la richesse que nous avons apportée de nos contextes locaux et provinciaux, nous avons ouvert le dialogue pour reconnaître les réalités, les analyser avec un regard d’espérance, et rêver, à partir de notre charisme, d’un avenir plus accordé à la plénitude de Dieu.
Nous avons commencé par nous centrer sur les principales réalités mondiales qui nuisent actuellement à la vie des enfants et des jeunes : la violation de leurs droits fondamentaux dans différents contextes, la vulnérabilité de leur développement dans des situations vitales, l’incertitude face à la dégradation écologique, la fragilité de leur bien-être global du point de vue émotionnel et la santé physique et mentale, la recherche de leur propre identité, l’impact de la technologie, leur besoin de participation et de prise en charge personnelle, les jeunes situés aux frontières.
À partir de ces réalités nous avons trouvé les éléments fondamentaux pour définir 7 priorités :
- Une éducation mariste évangélisatrice de qualité, formatrice et transformatrice pour le monde.
- La promotion et la protection des droits des enfants et des jeunes.
- La spiritualité mariste comme source de sens et de soin pour la vie.
- La participation et l´engagement des enfants, adolescents et jeunes, à travers des espaces d’écoute active et sensible.
- Le soin des relations familiales pour élever les enfants et les jeunes.
- Le soin de notre maison commune.
- La promotion de la santé mentale, du bien-être et du soin global des personnes.
Enfin, nous avons complété ces priorités par des lignes directrices et des suggestions de stratégies nous permettant de concentrer nos efforts et de stimuler globalement notre attention.
L’image de l’Hermitage nous a accompagnés durant toutes ces journées. Bien plus qu’un simple bâtiment, Marcellin a construit une maison et un espace pour accueillir la famille mariste qui commençait à se développer. Là, il a rassemblé les frères et de là ils sont partis en mission. À notre tour nous avons fait l’expérience d’un Hermitage dans cette Assemblée Internationale de Mission : nous nous sentons en sécurité grâce à ses fondations et à sa solidité, nous avons ouvert les portes et les fenêtres, le Gier nous a rafraîchis de son passage vivifiant, il nous pousse à aller en mission avec un esprit renouvelé.
Et surtout, à partir de la même image, nous regardons le monde entier : nous avons parlé en tant que communautés plutôt que comme individus, nous avons écouté attentivement la voix des autres comme une terre sacrée, nous avons réfléchi et donné des propositions comme un ensemble global et non comme une réponse locale. Comme les pèlerins d’Emmaüs, il est maintenant temps de rentrer chez nous et de vivre ce que nous avons vu et entendu.
Merci à la Province Mariste Ibérica de nous avoir accueillis et d’avoir pris soin de nous ; pendant ces jours nous nous sommes sentis vraiment chez nous. Grâce aux innombrables détails qui nous ont accompagnés – un chant, l’Eucharistie, une vidéo, l’enregistrement graphique, une prière, un chocolat, une danse, la traduction, un message numérique… – tout a contribué au succès de l’Assemblée. Merci à la famille Lasallienne, aux Sœurs Maristes et aux Sœurs Maristes Missionnaires pour leur présence positive et délicate. Un grand merci à la commission préparatoire qui a planifié, organisé et accompagné chaque instant ; l’Assemblée a atteint son objectif grâce à son bon travail.
Conscients que de grands défis nous attendent, nous devons cheminer sans cesse, encouragés par la conviction de nous savoir frères et sœurs, en unissant nos voix et nos actions en faveur d’un monde digne pour tous. La mission mariste dépend à la fois des frères, de leur choix de consacrés, et des laïcs, femmes et hommes, qui choisissent d’incarner le charisme de saint Marcellin dans leur projet de vie. Nous voulons regarder plus loin, continuer à rêver et à construire sur du solide, comme Champagnat l’a fait à l’Hermitage.
En 2007, la MIMA I a eu lieu à Mendes, au Brésil, en Amérique. Nous y avons confirmé notre conviction d’être « un cœur, une mission ». En 2014, le feu de la MIMA II s’est propagé à partir de Nairobi, au Kenya, en Afrique, à toutes les latitudes avec l’appel à être de « nouveaux Maristes en mission ». Nous avons maintenant participé à la MIMA III à El Escorial, en Espagne, en Europe, pour encourager l’Institut à renforcer sa mission et éclairer les décisions qui seront prises lors du XXIIIe Chapitre général qui se tiendra à Manille, aux Philippines, en Asie. Nous ne sommes pas seuls : Marie, notre bonne Mère, nous tient tendrement dans ses bras. Ce n’est pas notre projet mais le sien ; c’est elle qui guide notre regard et nos options.
Profondément joyeux de nous avoir compris à partir de la diversité, de l’internationalité, du multiculturalisme, nous chantons une fois de plus : NOUS SOMMES UNE FAMILLE GLOBALE.
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Les participants à la MIMA III
Avril 2024