On le surnommait Tatic, le « Père des indiens », défenseur de leurs droits
Le Secrétariat général de l?Épiscopat mexicain a communiqué « avec regret » ce lundi 24 janvier 2011, le décès de Mons. Samuel Ruiz García, évêque émérite de San Cristóbal de las Casa.Celui qui fut évêque de San Cristóbal de las Casas, dans l?état de Chiapas (Mexique), était affilié à l?Institut par la Province mariste de « México Central » en décembre 2010, comme il a été dit sur ce site, en reconnaissance de sa proximité et de son soutien aux frères dans la mission de Guadalupe, ?uvre missionnaire des Frères Maristes à Chiapas. Mons. Ruiz est décédé dans la ville de México, où il était hospitalisé depuis deux semaines, suite à des déficiences pulmonaires et rénales, à des problèmes aux coronaires et aux carotides, et aussi à cause d?un diabète prolongé. Son corps sera transféré dans la cathédrale du diocèse dont il a été pasteur.Monseigneur Ruiz García est né le 11 novembre 1954 à Irapuato. Il a été ordonné prêtre le 2 avril 1949. Nommé évêque de San Cristóbal de las Casas par Jean XXIII le 14 novembre 1959, il a reçu l?ordination épiscopale le 25 janvier 1960. Il a été à la tête du diocèse jusqu?en 2000, date à partir de laquelle il est allé habiter à Querétaro.Ayant exercé en tant que médiateur avec la guérilla zapatiste à Chiapas, Mons. Samuel Ruiz était très connu et respecté au Mexique pour son travail en faveur de la paix et pour sa défense des groupes indigènes. En 1989 il a fondé le Centre « Fray Bartolomé de las Casas », qui accomplit un grand travail en faveur des peuples indigènes ; il a reçu de nombreuses récompenses, parmi lesquelles le Prix Simón Bolivar, décerné par l?UNESCO en 2000 « pour son engagement personnel particulier et son rôle en tant que médiateur, contribuant ainsi à la paix et au respect de la dignité des minorités. »L?actuel titulaire du diocèse de San Cristóbal, Mons. Felipe Arizmendi, a dit, en 2009, lors des célébrations des noces d?or de l?ordination de Mons. Ruiz, que la vocation de ce dernier a été marquée du fait d?avoir « découvert de près la marginalisation de nombreuses communautés face à une situation de domination généralisée. »La devise de Samuel était : « Édifier et planter ». En concluant son homélie, le 25 janvier 2010, à l?occasion de ses noces d?or épiscopales, sur la place de la cathédrale, il a dit : « Nous rendons grâces infinies au Seigneur, Trine et Un, de nous avoir fait son enfant et de nous avoir appelé comme pasteur de son Église, pour édifier et planter son Règne de justice, d?amour et de paix. » Il nous laisse un héritage marqué, entre autres, par les caractéristiques suivantes : l?option préférentielle pour les pauvres, la liberté pour dénoncer les injustices, la défense des droits de la personne, l?insertion pastorale dans la réalité sociale et dans l?histoire, l?inculturation de l?Église, la promotion de la dignité de la femme, la pastorale d?ensemble, la théologie indigène comme recherche de la présence de Dieu dans les cultures autochtones, etc.Les frères de la Province mariste de « México Central » ont collaboré de très près avec cet homme de Dieu, « Notre Père », comme aimaient à l?appeler les peuples indigènes du Chiapas. A l?occasion de son affiliation à lInstitut, il a dit : « Dans les guerres, on dresse des statues aux généraux, mais sur le front, ce sont les soldats qui meurent. Les gens me regardent, moi, mais ce qui est arrivé au Chiapas n?aurait pas été possible sans les Frères Maristes. » En même temps que l?évangélisation menée à bien par des centaines de catéchistes ? beaucoup d?entre eux préparés par les Frères Maristes ? ces peuples indigènes ont retrouvé petit à petit le sens de leur dignité humaine. Qu?il repose en paix.