Six mois de volontariat aux côtés des réfugiés au Liban

Margaret Beauty Mpalula, de la province d’Afrique australe, a effectué un volontariat international dans le cadre du projet Fratelli au Liban. Elle est originaire de Zambie. Dans son témoignage que nous publions ci-dessous, Margaret parle de ce qui l’a motivée à devenir volontaire mariste, de son expérience de vie dans une communauté mariste internationale pendant six mois (du 26 mai au 18 décembre 2023), et de ce qu’elle a appris à travers le projet Fratelli.

——————————————-

La motivation pour faire du volontariat hors de mon pays était de faire une différence dans la vie de quelqu’un d’autre. J’avais entendu les Frères Maristes parler du projet Fratelli, une collaboration entre deux instituts de Frères (De La Salle et Maristes). Comme je devais prendre six mois de vacances, j’ai pensé qu’il serait bon de relever le défi de ce programme de volontariat.

Le projet s’occupe des réfugiés syriens qui fuient la zone de guerre et leur apporte le soutien nécessaire car beaucoup d’entre eux ont des documents sur leur identité ou leurs origines, et n’ont donc pas accès aux écoles publiques formelles au Liban. Le projet fournit une assistance par le biais de programmes tels que l’école maternelle, le soutien scolaire et les ailes pour voler en vue de la transition vers les écoles publiques. Outre le bien-être des enfants, le projet propose également des programmes d’alphabétisation, de formation aux technologies de l’information, d’apprentissage de la vie comme la cuisine, la mécanique automobile, la coiffure, la couture et divers programmes psychologiques et d’entreprenariat.

Depuis mon arrivée le 26 mai, j’ai rejoint la communauté mariste de 4 frères et 4 laïcs, qui a été ma communauté d’accueil jusqu’à présent ; j’ai participé avec un esprit ouvert et un vif intérêt à tous les programmes qui nous ont été donnés, par exemple, les prières du matin et du soir, les tâches ménagères, les réunions communautaires du samedi, la messe du dimanche et les excursions fascinantes qui nous ont été accordées dans divers sites importants. Ces activités constituaient la vie quotidienne d’un volontaire mariste.

Moments importants et mots clés

L’un des moments les plus marquants de mon expérience a été l’interaction avec les jeunes.  J’ai eu l’occasion d’interagir avec eux, en particulier pendant les cours d’alphabétisation, en écoutant les filles raconter leurs histoires personnelles sur des questions sociales telles que les mariages précoces, l’hygiène et les grossesses. Le fait d’être présente et de côtoyer ces enfants m’a permis d’apprendre beaucoup de choses et a fait appel à ma foi et à ma compassion pour comprendre leurs différentes situations et leurs besoins. Je peux simplement dire que cette expérience a été très enrichissante et humaine et qu’elle m’a ouvert les yeux sur certains défis sociaux que j’avais peut-être pris pour acquis auparavant.

Les mots et concepts clés qui résument mon expérience sont la foi, la modestie, la mission, le service, le volontariat et l’expérience. En résumé, je pense que c’est ma foi qui m’a permis de collaborer avec les Frères Maristes en Zambie, et maintenant, par extension de ma mission, avec le Programme des Volontaires Maristes. L’expérience que j’ai vécue ici m’incite à me donner de tout cœur pour me porter volontaire dans une telle entreprise, loin de mon propre pays, pour une modeste expérience de subsistance face à certains défis sociaux de la vie. J’apprécie sincèrement d’avoir été ici et j’espère que j’ai rendu service au projet, à la communauté, aux collègues et aux personnes avec lesquelles j’ai eu des contacts.

Il se peut que je n’aie pas les mots appropriés pour décrire le scénario ou les événements significatifs de mon séjour volontaire ici. Mes sentiments m’attirent cependant vers mon expérience des plats locaux et espagnols et vers la communauté vibrante et solidaire pleine de joie. Je souhaite remercier tout le monde, le chef de projet, le supérieur, les frères, le personnel de Fratelli et, bien sûr, les collègues volontaires d’autres pays pour cette merveilleuse opportunité interculturelle et raciale de travailler ensemble, pour votre amabilité et pour le partage de divers héritages culturels riches. Le temps était effrayant, mais Dieu merci, je me suis adaptée. J’ai apprécié chaque instant de cette expérience, même si je ne comprenais pas grand-chose à l’arabe, mais je repars différente car j’ai acquis quelques connaissances et significations.

Une expérience exceptionnelle et transformatrice

J’ai tiré plusieurs leçons de cette expérience opportune. En bref, je voudrais simplement dire que j’ai appris qu’il y a de la satisfaction et du sens dans le fait de fournir un service volontaire. Le monde ne peut qu’être bien meilleur si le service des autres par le biais de la mission se fait dans la prière, le travail d’équipe, la diversité culturelle et la résilience, même dans des circonstances éprouvantes et difficiles de guerres, ce qui permet toujours d’améliorer le dynamisme de la vie. En d’autres termes, mon expérience a été salutaire, émotionnellement, socialement, spirituellement et culturellement édifiante et je repartirai changée.

La vie et la mission maristes sont transformatrices, comme je peux l’exprimer en quelques mots : priant, responsable, réceptif, observateur, attentionné et avec un sentiment d’appartenance. Je suis devenue plus priante, plus responsable et en même temps plus réceptive à travers mes observations et mes expériences. J’ai trouvé un sens à la prise en charge des besoins et du bien-être des autres, ce qui m’a donné une attitude positive à l’égard des autres et un sentiment d’appartenance. Lorsque je repartirai pour mon pays, une partie de moi restera ici et j’emporterai avec moi de nombreuses expériences positives qui ont façonné ma vie et fait de moi une meilleure personne qu’à mon arrivée.

Malgré la température élevée et humide qui m’a fait prendre du temps pour m’adapter, la barrière de la langue, l’arabe, a été un défi pour moi et cela m’a empêché de communiquer de manière significative avec les personnes que j’ai rencontrées, sans parler des collègues, à l’exception de ceux qui avaient un niveau d’anglais moyen ou quelques notions de base. Néanmoins, le fait d’être physiquement ensemble dans le même environnement, de partager de la nourriture et un ventilateur en plein air, m’a donné un sentiment d’appartenance et a favorisé une communion universelle.

J’ai beaucoup apprécié cette expérience de volontariat mariste et je pense qu’elle a imprimé une marque indélébile dans mon esprit et dans mon cœur, au point que je n’hésiterais pas à encourager d’autres personnes qui souhaiteraient entreprendre un service volontaire à l’extérieur de notre pays. L’expérience à elle seule comporte une myriade d’apprentissages et d’orientations de compétences de vie ainsi que les vertus chrétiennes de l’Espérance, de la Paix et de l’Amour qui sont les ingrédients les plus profonds de la vie dans la personne.  Ma prière est que le Projet des Volontaires Maristes continue à toucher beaucoup de cœurs qui sont appelés à servir et surtout les personnes bénéficiaires.