Les enfants d’Abraham – Frère René Mailloux
Article écrit par FRÈRE RENÉ MAILLOUX, mariste (province du Canada), à paraitre en avril 2020, pour la revue « La Barque de Pierre » sur le site canadien des Œuvres pontificales missionnaires (OPM Canada) www.opmcanada.ca/publications/la-barque-de-pierre
SCIENCE DE LA MISSION ET DIALOGUE INTERRELIGIEUX, c’est le titre du programme que j’ai suivi à l’université Saint-Paul. Je crois que C’EST PLUS QUE LE TITRE D’UN PROGRAMME, C’EST UNE INDICATION DE LA DIRECTION QUE PREND AUJOURD’HUI NOTRE TRAVAIL MISSIONNAIRE.
Un groupe de musulmans a demandé la permission de venir prier deux fois par mois dans notre chapelle bien catholique. Ils sont environ une douzaine de personnes, hommes et femmes, certains revêtent une sorte d’aube de prière, d’autres non. Ils prient pendant plus d’une heure. Ça ressemble à de la psalmodie monacale. Comme c’est en arabe, je ne comprends rien mais je suis édifié de les voir et de les entendre.
Un de mes amis, lui aussi musulman, leur sert du thé et des sucreries à la fin de leur prière. C’EST UNE BONNE OCCASION DE FRATERNISER. La prochaine fois, ils m’ont invité à être présent tout au long de leur prière même si mon arabe est bien pauvre. Je prierai intérieurement le même Dieu qu’eux et ils fourniront leur chant qui créera l’atmosphère de la prière.
J’ai fabriqué et accroché dans la chapelle une bannière des enfants d’Abraham et ils ont beaucoup apprécié le geste. Encouragé par leur réponse à mes efforts artistiques, j’ai décidé de continuer et j’ai placé sur une petite table trois signes, un pour chacune des trois grandes religions monothéistes : la croix pour le christianisme, une photo du mur des lamentations pour le Judaïsme et une Kaaba miniature pour l’Islam. La Kaaba est une petite construction cubique au centre de la mosquée de La Mecque.
Je ne suis pas musulman, je n’ai aucune envie de le devenir ni même de faire du prosélytisme pour cette autre religion. Cependant, je crois QU’IL EST BON D’INSISTER SUR CE QUI NOUS UNIT PLUS QUE SUR CE QUI NOUS DIVISE. Nous adorons et servons le même Dieu. Les musulmans, comme nous, donnent une place importante à Marie dans leurs dévotions. Comme nous, ils veulent pratiquer la charité envers le prochain et être de bons citoyens.
Les extrémistes qui font beaucoup de tapage ne devraient pas nous empêcher de voir ces soufis qui viennent prier dans une chapelle catholique afin de créer un rapprochement entre les différents enfants d’Abraham. Les soufis sont des mystiques musulmans. PRIER EN COMMUNION AVEC D’AUTRES PRIANTS, ÇA FAIT PARTIE DES NOUVELLES FAÇONS D’ÊTRE MISSIONNAIRE.
René Mailloux, fms