22/Oct/2022 MAISON GéNéRALE

Être missionnaire : « Vous serez mes témoins ! »

Le Frère Pau Tristany de Juan, de la province de L’Hermitage, vit son charisme mariste en Hongrie. Il a écrit un article dans le bulletin des religieux de Catalogne (Horeb n. 584) en relation avec le thème de la célébration de la Journée Mondiale des Missions (dimanche 23 octobre 2022) et la vocation missionnaire. Nous reproduisons immédiatement l’article.


Chaque fois que les gens me posent des questions sur ma vocation missionnaire, je me sens mal à l’aise parce que je ne sais pas si j’ai vraiment une vocation missionnaire. On suppose que puisque je vis loin de l’endroit où je suis né, JE SUIS un missionnaire. Mais dès mon plus jeune âge, quand j’ai rejoint les Maristes, j’étais « loin » de chez moi. Ma question est de savoir si être missionnaire n’est qu’une question de distance.

Pour ma mère, le fait que j’étais loin signifiait qu’elle ne pouvait pas me voir toutes les semaines puisque j’habitais à quelques kilomètres de Barcelone. Maintenant que j’habite en Hongrie et que je travaille aussi avec des enfants et des jeunes défavorisés, notamment avec des Roms, beaucoup de mes frères maristes disent aussi que je vis loin, non seulement géographiquement, mais aussi dans une autre langue, culture, tradition… Mais la vérité est que je me sens chez moi. En Europe les différences culturelles sont relatives, nous avons tous des origines et des traditions très similaires si nous sommes capables d’accepter et de vivre avec les petites différences. Et concernant les destinataires de ma mission, je ne trouve ni plus facile ni plus difficile de travailler avec les pauvres ou les riches.

Chaque fois que j’essaie de justifier pourquoi il m’est difficile d’accepter que je suis missionnaire, des citations de l’Évangile me viennent à l’esprit. Vraiment, c’est l’Évangile qui me motive et ce que j’essaie de faire et de suivre chaque jour. Je suppose que tous les religieux aussi. Jésus a pu s’occuper des lépreux et des pharisiens, des prostituées et des centurions romains. Toute personne est digne que nous travaillions pour sa dignité. Les gens en bonne santé n’ont pas besoin de médecin, ce sont les malades qui en ont besoin (Mc 2,17).

Peut-être avons-nous oublié que nous, religieux, avons choisi de suivre le Christ qui dit que «  les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nidsmais le Fils de l’homme n’a pas où il puisse reposer sa tête » (Mt 8, 20) ? Pour cette raison, je considère que je n’ai pas de « maison » à laquelle j’appartiens et que maintenant j’en suis loin. Ma maison est l’endroit où je trouve le Christ et cela peut être n’importe où et avec n’importe quelle communauté humaine. D’un autre côté, j’ai beaucoup de doutes sur ce que signifie être missionnaire.  Ce n’est pas Thérèse de Lisieux la patronne des missions, elle, celle qui n’a jamais quitté son couvent ? Ce n’est pas vrai que la vocation religieuse est de suivre le Christ dans une mission concrète (contemplation, prédication, éducation, guérison, etc.) ? Alors pourquoi certains d’entre nous sont-ils traités comme des missionnaires et pas d’autres ? Si le thème de la Journée Mondiale des Missions de cette année est « Vous serez mes témoins ! »   N’appartient-il pas à tous les religieux d’être témoins de Jésus et de son évangile, où que nous soyons ?

J’encourage tous les religieux, où qu’ils soient, à se sentir missionnaires dans ce Journée, afin que nous soyons témoins du Christ et de son amour, où que nous soyons.

Message du Pape pour la Journée missionnaire mondiale 2022

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