Fr. Charles Howard (1924-2012)
Chers Frères et Laïcs maristes,
le Frère Charles Howard, qui a été notre Supérieur Général de 1985 à 1993, est décédé le samedi 14 janvier 2012, à l’âge de 87 ans, a Campbelltown (Australie).
La lampe de sa vie terrestre s’est éteinte petit à petit dans la communauté de Frères âgés où il se trouvait. Elle brille désormais éternellement dans la communauté mariste du ciel.
Le F. Charles est né près de Melbourne (Australie), le 29 octobre 1924. Alors qu’il était adolescent, la famille a déménagé à Sydney. Élève de l’école mariste de Randwick, il découvre sa vocation au contact des Frères. A 18 ans il reçoit l’habit religieux.
Après quelques années d’étude et de formation, le F. Charles travaille dans plusieurs écoles et au juvénat de Mittagong, où il se distingue par son intelligence et son savoir faire. En 1961 il est envoyé en France pour parfaire sa formation religieuse. A son retour il se voit confier la direction de l’école Saint Joseph de Sydney, avec mille internes, où il a fait montre de son leadership, ouvert à la participation, avec grande sérénité et esprit bienveillant. En 1968 on le retrouve à Louvain, Belgique, où il suit des études catéchétiques ; plus tard il complètera des études en psychologie à Dublin, Irlande.
En 1972, à l’âge de 48 ans, le F. Charles est nommé Provincial. Ce sont les années difficiles du post concile. Le travail pastoral a été sa grande priorité.
En 1968 il participe au Chapitre Général comme délégué et, en 1976, comme Provincial. C’est en ce Chapitre que le F. Basilio Rueda est élu Supérieur Général et le F. Charles Conseiller Général. Pendant les 9 années suivantes, le F. Charles a connu de près le monde mariste et s’est distingué pour sa sensibilité aux thèmes relatifs à la justice sociale.
C’est pendant le Chapitre Général de 1985 que le F. Charles est élu Supérieur Général. Aidé du F. Benito Arbués, Vicaire Général, et du Conseil, il établit les grandes priorités de son mandat à la tête de l’Institut, qui se reflètent dans les précieuses Circulaires qu’il a écrites :
1. Les nouvelles Constitutions, adaptées aux exigences du Concile, sont approuvées. Le F. Charles s’est efforcé pour que les Frères les assimilent et les vivent (Circulaire Constituions et Statuts, notre règle de vie, 1986).
2. Les vocations. Se basant sur de sérieux fondements théologiques, il s’est efforcé d’animer les Frères et les communautés dans le domaine de la pastorale des vocations, dont nous sommes tous responsables (Circulaire Les vocations, 1987).
3. Le discernement a été pour le F. Charles une attitude clef pour la prise de décisions, pour un rapport authentique avec le Seigneur et pour notre croissance personnelle. Il a invité tout l’Institut au discernement personnel et communautaire et a encouragé la Révision de la Journée (Circulaire Le discernement, 1988).
4. La figure de Champagnat. Dès sa première jeunesse le F. Charles a été attiré par la personnalité du Fondateur, et cet impact a évolué petit à petit chez lui : il l’a découvert comme leader, comme ami, compagnon, père… En partant de sa propre expérience, il a encouragé les Frères à s’approcher de la figure de Marcellin à l’occasion du 200e anniversaire de sa naissance ; il a invité tous les Frères à « être Champagnat » aujourd’hui.
5. L’espérance. A la fin de l’année Champagnat, vécue dans tout l’Institut, le F. Charles a lancé un message d’espérance à tous les Frères. Devant les grands changements qui se produisent dans notre société, il a démasqué les fausses espérances et a encouragé chacun à vivre l’espérance authentique, une espérance sereine, patiente, audacieuse, créative et courageuse (Circulaire Semeurs d’espérance, 1990).
6. L’amour des pauvres. Les thèmes de justice sociale ont toujours tenu très à cœur le F. Charles Howard. Et il s’est efforcé de transmettre cette passion à tout l’Institut, par fidélité à Champagnat et à notre charisme. Pendant son mandat il a créé une commission internationale pour traiter ces thèmes (Circulaire Un appel urgent : Sollicitudo Rei Socialis, 1990).
7. Les laïcs. Le F. Charles parlait de notre temps comme de l’ère des laïcs. Il a donc encouragé l’ouverture du charisme et de la mission maristes au monde des laïcs. C’est lui qui a favorisé le lancement du Mouvement Champagnat de la Famille Mariste (Circulaire Mouvement Champagnat de la Famille Mariste, 1991).
8. La Spiritualité Apostolique Mariste. Il y a toujours eu chez le F. Charles un désir d’unifier, d’harmoniser sa vie et celle de ses Frères. La réponse lui venait de l’approfondissement de la Spiritualité Apostolique Mariste, une force qui englobe consécration et mission, prière et communauté (Circulaire Spiritualité Apostolique Mariste, 1992 et 1993).
D’autres réalisations importantes du F. Charles durant son mandat ont été : la création de la commission internationale des Finances ; les présences maristes dans des pays de l’Europe de l’Est et la constitution de scolasticats internationaux, tant pour l’Afrique (MIC) que pour l’Asie (MAC). Il a rendu visite aux Frères de Chine et a participé au synode Pastores dabo vobis.
A la fin de son mandat comme Supérieur Général – il avait 69 ans -, le F. Charles conservait encore un grand dynamisme : il a collaboré pendant plusieurs années aux noviciats de Kutama (Afrique) et Lomeri (Pacifique). En outre il a été, pendant un temps, Visiteur du Secteur de l‘Inde.
Lorsque ses forces se sont affaiblies, il est retourné à Sydney, où il a vécu dans plusieurs communautés ; plus tard il a été transféré à la résidence de Campbelltown, où il a reçu les soins médicaux nécessaires jusqu’à sa mort.
J’invite tous les Maristes de Champagnat à s’unir à mon action de grâce pour le don merveilleux de la vie et de la vocation du F. Charles. C’est de lui que nous vient l’expression « être Champagnat aujourd’hui », ce qu’il a vraiment été pour nous tous : Mariste de cœur, enfant authentique de Champagnat.
Puisse ce bon et fidèle petit frère de Marie reposer dans la paix du Seigneur !
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F. Emili Turú – Supérieur général
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