Lettres Ă  Marcellin

Père Jean-Claude Colin

1831-08-09

Belley, 9 août 1831
Mes bien chers confrères,
[1] Nous avons marqué 400 messes à 24 s(ous) et 118 à 20 s(ous) daprès votre dernière lettre. Vous rendez un service important dont nous vous témoignons toute notre reconnaissance.
[2] Enfin le moment où nous pourrons nous voir à lHermitage approche; quil me tarde vous embrasser tous, et quil seroit fâcheux si les temps malheureux venoient encore mettre des obstacles à mon voyage. Je ne puis encore vous en marquer lépoque précise, mais ce sera bien le plutôt possible. Du reste, je vous écrirai quelques jours avant.
[3] Nous avons reçu hier une lettre de Rome de la part de Mgr le cardinal Macchi, ancien nonce à Paris. Cette lettre nous a fait plaisir. Son Eminence nous invite à faire le voyage de Rome pour poursuivre notre oeuvre avec zèle, pour parler à Sa Sainteté; et nous promet sa protection pour la réussite de lentreprise. Ce voyage, cependant, ne pourra avoir lieu encore sitôt.
[4] Nous avons bien des choses à régler ensemble avant la Toussaint. Nous pensons faire un retraite tous ensemble à Belley. Nous y inviterons tous nos confrères du diocèse de Belley qui demandent à sagréger, et qui parroitroient nous convenir. Nous désirons bien aussi vous y voir presque tous; cela seroit bien nécessaire. Mais nous en causerons ensemble à lHermitage.
[5] Nous visions à navoir que des professeurs agrégés dans notre maison lannée prochaine; et nous pensons lui donner une nouvel marche et conforme à notre but. Si nous réussissons, il y aura un vice supérieur qui sera en même temps maître des novices. Dans le besoin je ne sais si quelquun de vous voudroit entrer dans lenseignement, en cas quon pût obtenir la permission de Lyon.
[6] Redoublons de plus en plus nos prières, mes bien chers confrères. Cest dans les moments de tempête que les oeuvres de Dieu se consolident. Cest alors que le courage, qui ne prend sa source que dans Dieu, devient plus fort, plus intrépide. Vos confrères de Belley vous portent tous dans leur coeur, et vous embrassent toto corde in visceribus Ch(risti).
[7] Je suis avec laffection la plus tendre, votre tout dévoué confrère,
COLIN.
[8] Mille choses affectueuses de ma part à Mr Terraillon. Quel plaisir jaurai de le revoir et de lembrasser. Je ne le regarde pas encore comme un déserteur.

fonte: Daprès lexpédition autographe, APM 233.1

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