Lettres Ă  Marcellin

Père Jean-Claude Colin

1831-12-31

Mon très cher confrère,
[1] Je me disposai[s] à aller vous voir, et déjà le jour du départ étoit fixe, lorsque des obstacles inattendus sont venus à la rencontre et me forcent à différer ce voyage. Je ne crois pas cependant devoir retarder plus long temps de vous soumettre nos réflexions par rapport à loeuvre de Marie dans le diocèse de Lyon.
[2] Depuis la Toussaint, nous faisons des prières pour obtenir de Dieu quil nous éclaire et nous fasse connaître ce qui peut être le plus pour sa gloire. Après avoir bien examiné, et pris lavis de nos confrères de Belley, nous pensons que le moment est venu de donner plus de consistance et de solidité à la Société dans le diocèse de Lyon, afin que, si les temps deviennent plus favorables, elle puisse de suite sétendre, et porter secours aux fidèles. Pour cela, nous pensons que le corps des missionnaires doit être séparé du corps des frères, et que chaque corps doit avoir son supérieur à part. Il en résultera un bien sensible pour lun et lautre corps. Si donc, après avoir pris lavis de vos confrères de Lyon, surtout des plus anciens, vous ne voyez aucun obstacle à ce que nous vous proposons, nous vous prions de procéder à lélection dun supérieur pour le corps des missionnaires de Lyon. Vous préviendrez vous même, ou mieux encore par lentremise de Mr Pompallier, Mr Terraillon et ces Messieurs de Valbenoîte; vous indiquerez trois jours de prières et un jeûne dans lintention de bien connaître la volonté du Seigneur. Puis vous vous réunirez tous à lErmitage pour donner vos voix. Immédiatement avant lélection, vous vous réunirez à léglise avec tous les frères pour réciter les litanies de la Ste Vierge, lAve Maris Stella et le Veni Creator. Ensuite les frères se retireront chacun de vous donnera son suffrage par écrit; si je suis prévenu du jour, je pourrai peut être my trouver. En tous cas, vous nous avertiriez du choix du supérieur le plutôt possible. Vous pourriez même nous envoyer les suffrages de chacun dans un lettre.
[3] Immédiatement avant de procéder, vous avertirez vos confrères quils ne doivent se laisser influencer par aucune pensée de respect humain, quils ne doivent chercher que la pure gloire de Dieu et que le plus bien de la Société, etc., etc.
[4] Vous regarderez Mr. Terraillon comme membre de la Société. Il donnera sa voix comme les autres.
[5] Je vous remercie des messes que vous nous avez procurées; vous pouvez retenir largent; jespère moi même le retirer lorsque jaurai lhonneur de vous voir tous. Recevez ici tous nos voeux de bonne année, 8et croyez moi, avec la plus tendre affection et lestime la plus particulière, mon bien cher confrère, votre très humble et tout dévoué frère,
COLIN, sup(Ă©rieur).
Belley, 31 Xbre 1831
[6] Nous serions davis que lélection se fût le plutôt possible. Plus tard, nous avertirons de ce choix les supérieurs de Lyon et nous viserons au moyen de donner une forme nouvelle au corps des missionnaires, etc.

fonte: Daprès lexpédition autographe, AFM, lettres Colin; éditée en CSG, 1, pp. 169-171.

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