Contrairement à la lettre précédente au même correspondant (L.253), le Père Champagnat lui fait savoir quil envisage de lui donner des Frères encore cette année. La fondatrice dont il est ici question nest autre que Mademoiselle Esther de Revol. « Guidée par Mr le Curé, elle voulut faire cette fondation malgré sa mère. Le mauvais vouloir de celle-ci Iobligea à acheter un emplacement dun particulier. Cet emplacement fut trouvé trop petit. On ne pouvait Iagrandir quà Iaide dune prairie appartenant à sa mère. Mme de Revol poussa Iavarice jusquà vendre chèrement une parcelle de cette prairie à sa fille. Après la vente elle fit même enlever le gazon, cest-à-dire la meilleure terre. Sur cet emplacement, Mlle Esther fit bâtir la maison que les ff. ont habitée depuis Iorigine. La construction de cette maison lui coûta 7.200 frs., elle est en pisé. Elle a donc dépensé 25.000 francs pour sa fondation, savoir: 16.000 fs. de capital, 8.000 fs. demplacement ou de construction et 1.000 fs. pour le mobilier personnel. La maison construite, Mlle Esther fit son testament le 31 août 1839 » léguant à la commune la maison, son mobilier et ses dépendances pour que le tout soit destiné à perpétuité à Iinstruction morale et religieuse des garçons de la commune et « que lécole soit dirigée uniquement par les ff. des écoles chrétiennes ou autres approuvés par. lévêque diocésain dans la communion de IEglise catholique romaine ». (Annales de Bougé-Chambalud, 214.14 p. 4).

Monsieur le Curé,

Je suis honteux de vous devoir depuis si longtemps une réponse. Je nai pas perdu de vue votre établissement, mais diverse circonstances se sont opposées à ce que je puisse vous fixer plus tôt lépoque de louverture de vos classes. Je vous envoie la note pour le mo-bilier de trois frères.

Vers la fin doctobre ou au commencement de novembre nous nous rendrons auprés de vous pour visiter la maison décole, et, si tout est prêt, nos frères iront, sous vos auspices exercer leurs fonctions dans votre intéressante paroisse, afin de seconder votre zèle pour léducation de la jeunesse et de donner la vertueuse fondatrice de cet établissement la consolation de voir les effets de ses libéralites.

[CHAMPAGNAT]

Édition: Lettres de Marcellin J. B. Champagnat (1789-1840) Fondateur de l?Institut des Frères Maristes, présentés par Frère Paul Sester. Rome, Casa Generalizia dei Fratelli Maristi, 1985.

fonte: Daprès la minute, AFM, RCLA 1, p. 132, nº 163