04/Dec/2010 MAISON GéNéRALE

Vive gratitude du Pape aux personnes consacrées

Le 5 novembre 2010 le Saint Père a reçu les évêques de la Région Sud 2 de la Conférence Nationale de Évêques du Brésil, qui étaient venus effectuer leur visite « ad limina ». Dans son exhortation aux évêques brésiliens, dont plusieurs sont des religieux, Benoît XVI a souligné le rôle des personnes consacrées dans l?Église et les a chargés de transmettre sa « vive gratitude » aux religieux et aux religieuses.Vénérés frères dans l?Épiscopat, « Que le Dieu de lespérance vous comble de joie et de paix dans la foi, afin que vous débordiez despérance par la puissance de lEsprit Saint » (Rm 15,13) pour guider votre peuple vers la plénitude du salut en Jésus-Christ. Je salue cordialement chacun d?entre vous, chers pasteurs de la Région 2 en visite ad limina Apostolorum, et je vous remercie des paroles que votre président, Dom Moacyr, m?a adressées, se faisant l?interprète des sentiments de communion qui vous unissent au successeur de Pierre. Je vous en suis reconnaissant. Cette maison est aussi la vôtre : soyez les bienvenus ! En elle vous pouvez expérimenter l?universalité de l?Église du Christ qui s?étend jusqu?aux confins de la terre.De la même manière, chacune de vos Églises particulières, chers Évêques, est le point de confluence de la mission universelle, le fleurissement « ici et maintenant » de l?Église universelle. Dans ce cas, la juste relation entre « universel » et « particulier » se vérifie, non quand l?universel recule devant le particulier, mais quand le particulier s?ouvre à l?universel et se laisse attirer et valoriser par lui. Dans l?idée divine, l?Église est une : le Corps du Christ, l?Épouse de l?Agneau, la Jérusalem d?en Haut, cette Cité définitive qui est l?objectif le plus profond de la création, voulue comme le lieu où s?accomplit la volonté de Dieu et la terre devient un ciel. Je vous rappelle ces principes, non parce que vous les ignorez, mais parce qu?ils nous aident à situer correctement les personnes consacrées dans l?Église. En effet, en son sein l?unité et la pluralité non seulement ne s?opposent pas mais s?enrichissent dans la mesure où elles contribuent à l?édification du seul Corps du Christ, l?Église, grâce à « lamour: cest le lien parfait.» (Col 3,14)Portion élue du Peuple de Dieu, les personnes consacrées « ont laspect dune plante aux multiples rameaux, qui plonge ses racines dans lÉvangile et produit des fruits abondants à tous les âges de lÉglise. » (Vita consecrata, 5). La charité étant le premier fruit de l?Esprit (Ga 5,22) et le plus grand de tous les charismes (1Co 12,31), la communauté religieuse enrichit l?Église, qui est une partie vivante, avant tout par son amour : le Christ aime son Église particulière, il l?enrichit de ses dons et l?ouvre à une dimension plus universelle. » Les relations délicates entre les exigences pastorales de l?Église particulière et la spécificité charismatique de la communauté religieuse ont été abordées par le document Mutuae relationes, dans lequel est étrangère à la fois l?idée de l?isolement et de lindépendance de la communauté religieuse par rapport à l?Église particulière, ainsi que l?idée de son absorption pratique dans le contexte de l?Église particulière. « De même que la communauté religieuse ne peut pas agir indépendamment ou en concurrence, moins encore en opposition avec les directives et la pastorale de lEglise particulière, de même celle-ci ne peut pas disposer comme il lui plaît, selon ses besoins, de la communauté religieuse ou de certains de ses membres» (Vie fraternelle en communauté, 60).Face à la diminution des effectifs dans de nombreuses institutions et face à leur vieillissement, chose évidente dans certaines parties du monde, beaucoup se demandent si la vie consacrée est encore aujourd?hui une proposition qui peut attirer les jeunes, hommes et les femmes. Nous savons bien, chers évêques que (?) la vie consacrée en tant que telle, prend ses origines avec le Seigneur lui-même, qui a choisi pour lui-même cette forme de vie virginale, pauvre et obéissante. Pour cette raison, la vie consacrée ne pourra jamais faillir ni disparaître dans l?Église : elle a été voulue par Jésus lui-même comme partie essentielle de son Église. Doù l?appel à un engagement général dans la pastorale des vocations : si la vie consacrée est un bien de l?Église tout entière et qui touche tout le monde, alors la pastorale même qui vise à promouvoir les vocations à la vie consacrée doit être un engagement ressenti par tous : évêques, prêtres, personnes consacrées et laïcs. Comme il est dit dans le décret conciliaire Perfectæ caritatis, « la rénovation adaptée des Instituts dépend surtout de la formation de leurs membres » (18). Il s?agit d?une affirmation fondamentale pour toute forme de vie consacrée. La capacité de formation d?un Institut, tant dans sa phase initiale que dans ses phases successives, est au c?ur de l?ensemble de tout le processus de renouvellement. « En effet, si la vie consacrée est en elle-même «une appropriation progressive des sentiments du Christ», il semble évident que ce chemin ne pourra que se poursuivre tout au long de lexistence, pour engager toute la personne (?) et la rendre semblable au Fils qui se donne à son Père pour lhumanité. Ainsi conçue la formation nest plus seulement un temps pédagogique de préparation aux v?ux, mais elle représente une façon théologique de penser la vie consacrée, qui constitue en soi une formation jamais achevée, une participation à laction du Père qui, par lEsprit, développe dans le c?ur les sentiments du Fils » (Repartir du Christ, 15).Par le moyen qui vous semblera le plus opportun, vénérés frères, transmettez à vos communautés de personnes consacrées, indépendamment du rôle qu?elles remplissent, la vive reconnaissance du Pape qui se souvient de chacun et de chacune dans ses prières, surtout des personnes âgées et malades, de ceux qui vivent une crise ou bien la solitude, de ceux qui souffrent et se sentent démoralisés, et même des jeunes gens et jeunes filles qui viennent aujourd?hui frapper à la porte de leurs maisons et qui demandent de pouvoir se consacrer à Jésus-Christ dans la radicalité de l?Évangile. Maintenant, en invoquant la protection céleste de Marie, parfait modèle de consécration au Christ, je vous redis mon estimation fraternelle et vous accorde ma bénédiction apostolique, extensive à tous les fidèles confiés à vos soins pastoraux. »

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Conseiller général de l?Institut, de 1985 �...

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