1 de fevereiro de 2013

Mon séjour au Paraguay mariste : une réflexion – Par Frère Bernard Beaudin, fms

Le frère Émili Turu, S.G., m’a désigné le District du Paraguay pour vivre une expérience d’inculturation mariste en vue de la Conférence des Provinciaux à l’Hermitage, en septembre prochain. Profitant d’une réunion du comité permanent de la CIAP à El Salvador, l’occasion se prêtait bien pour continuer le voyage au Paraguay étant déjà, plus ou moins à mi-chemin, du lieu qui m’a été désigné par Rome. 

Ainsi, du 7 au 21 janvier, j’ai vécu une double mission qui m’a permis de vivre le caractère international de notre Institut. Tous les Provinciaux vivront une expérience d’inculturation semblable à la mienne avant l’ouverture de la Conférence générale. Chacun a reçu son obédience qui l’envoie dans l’une ou l’autre des régions du monde mariste.

Je vous partage des impressions, des perceptions et des intuitions que me suggère mon séjour chez nos Frères du District du Paraguay. Mon pied-à-terre était à Asuncion, la capitale, avec la communauté du frère Chema Custodi, Supérieur du District. Quatre autres frères composent cette communauté : Enrique, Directeur du Collège San Pablo, José Luis, Higienio, et Julian, tous trois, retraités. J’ai été impressionné par le style de vie simple et modeste, mais surtout par la qualité de leur présence attentive les uns envers les autres et ainsi qu’à l’endroit des visiteurs, frères et laïcs, qui ne manquent pas de venir solliciter l’accueil et l’hospitalité maristes. J’ai été un heureux bénéficiaire d’une attention fraternelle bien appréciée. Le monde mariste paraguayen est réparti en cinq communautés.

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Mise à part celle dont je viens de parler, il y a Limpio avec sa maison de postulat et son collège; puis, Oviedo avec son collège, et celle du nord que je n’ai pas eu l’opportunité de visiter, étant donné son éloignement. Une relève existe chez les jeunes adultes du Paraguay, bien que peu abondante. J’ai pu rencontrer le novice qui, après 3 années de préparation, va commencer bientôt  son noviciat international à Cochabamba en Bolivie. Le District compte aussi trois postulants. Les années de formation initiale se répartissent ainsi : deux ans de postulat au Paraguay, un an de pré-noviciat en Bolivie suivi de deux ans de noviciat au même endroit. 

 Puis, viennent les années de post noviciat qui se vivent habituellement dans le pays d’origine des nouveaux profès, à cause des difficultés de reconnaissance des diplômes d’un pays à l’autre. C’est un sérieux problème  qui peut hypothéquer l’ouverture d’un scolasticat international en Amérique du Sud. On pense alors à la possibilité de rassembler, en une même communauté, tous les nouveaux profès en un seul endroit afin de solidifier ensemble pendant un an les motivations qui les ont conduits à la profession religieuse. Ce « scolasticat » en serait un sans études universitaires mais plutôt un temps d’expériences d’implications et d’insertions diverses dans des œuvres sociales et pastorales.

 Si la formation académique est nécessaire aux jeunes frères pour assurer leur engagement rémunéré comme professeur ou éducateur, il est tout aussi et même plus impératif de leur assurer un milieu communautaire favorable à l’expression de leur engagement de laïcs consacrés. C’est le défi que reconnaît le dernier Chapitre général quand il exprime l’intuition capitulaire  qui appelle à « une nouvelle manière d’être frère aujourd’hui ». Faut-il des communautés intergénérationnelles ou des fraternités plus homogènes? Il y a des avantages et des limites dans les deux situations. Quelle est la mieux appropriée? Un discernement s’impose ici afin que la fraternité qui rassemble les frères, soit vraiment témoin et prophète de ce qu’est Dieu lui-même, en son essence, un en trois personnes. Je  suis de plus en plus persuadé que, si nous ne  prenons pas au sérieux les signes des temps qui se multiplient sous nos yeux, nous risquons de désapprendre à lire. Les appels de Dieu à la conversion de nos mentalités et à l’ouverture à la nouveauté sont évidents avec tout ce qui se passe dans la société et dans l’Église. Nous sommes des privilégiés de Dieu qui nous appelle à continuellement convertir ce qui nous ralentit dans notre marche vers une terre nouvelle… pour l’Institut, donc pour l’Église et le monde dans lequel nous évoluons. Pour le Fondateur, nous sommes avant tout des frères bien avant de se rendre capables de tout… faire.

J’ai eu l’occasion de discuter et de partager avec plusieurs frères durant mon séjour. Ce fut pour moi le meilleur de mon expérience : écouter parler le coeur des confrères qui se confiaient, comme si l’on s’était connu depuis toujours. Seule une fraternité de confiance mutuelle entre les membres en arrive à cette expression d’une authentique fraternité évangélique. C’est pour moi un signe évident que, peu importe la langue et la culture, nous avons tous, Petits Frères de Marie et de Marcellin, un esprit qui nous identifie et nous fait être d’une même famille. C’est spécial de vivre cela. C’est le miracle permanent du jeune vicaire de Lavalla, comme me l’exprimait un frère, en paraphrasant une pensée de notre regretté frère Charles Howard. La simplicité fait ainsi des merveilles visibles seulement avec les yeux du coeur et de la fraternité franche et affirmée.

J’ai un merci bien senti à l’endroit du frère Chema et des frères du Paraguay pour leur gentillesse à mon endroit. J’ai souvent été taquiné par les plus âgés, comme étant un excellent pêcheur. En effet, les quelques jeunes frères salués au passage, ont tous reçus l’invitation de ma part de venir témoigner chez-nous qu’on peut être jeunes tout en étant frères. Il m’a semblé que notre hiver les glaçait de crainte… Je comprends, car pendant tout mon séjour dans le Sud, il faisait une chaleur torride qui faisait grimper le thermomètre jusqu’à 40 degrés centigrade… Peut-être une image de la chaleur de l’hospitalité reçue et celle de nos coeurs toujours brûlants par notre rencontre personnelle et communautaire du Christ ressuscité dans notre vie.

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F. Bernard Beaudin, Prov. Canada

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