17/Mar/2022 MAISON GéNéRALE

L’égalité des sexes à l’école : Un défi pour les enseignants

L’égalité des sexes implique l’égalité des droits à la dignité, au respect, à l’équité et aux mêmes opportunités pour tous, y compris l’accès au leadership dans tous les domaines de la vie publique et privée. Malheureusement, ce n’est pas le cas. L’inégalité entre les sexes persiste presque partout en raison du rôle et de la place que la société donne aux femmes. Malgré les progrès de l’égalité sociale dans les pays développés, cette situation n’a pas changé. C’est pour cette raison que l’Organisation des Nations unies (ONU) a décidé d’adopter l’égalité des sexes comme l’un de ses objectifs de développement durable (ODD) afin d’autonomiser toutes les femmes et les filles. Pour ce faire, l’ONU vise à éliminer toutes les formes de discrimination, de violence et d’exploitation à l’égard des femmes, à favoriser l’égalité des droits aux ressources économiques, à la propriété et aux services financiers pour tous, ainsi qu’à faire appliquer la législation sur l’égalité des sexes. 

Dans les écoles

L’ONU s’appuie sur les gouvernements, les sociétés civiles et non gouvernementales, les organisations et les services sociaux, y compris les écoles, pour défendre et faire avancer la cause de l’égalité des sexes. Malheureusement, les écoles continuent de renforcer la disparité entre les sexes par le biais du programme caché, les enseignants socialisant les élèves dans des rôles stéréotypés. Les préjugés sexistes sont implicites lorsque les enseignants trient les élèves, le matériel pédagogique, les activités et les tâches en fonction du sexe. Les enseignants affirment leur préjugé sexiste chaque fois qu’ils se moquent des garçons pendant les activités physiques scolaires parce qu’ils se comportent comme des filles.

Les préjugés sexistes sont également évidents dans la sous-représentation des filles dans les manuels scolaires. La plupart des livres d’histoires décrivent un monde dans lequel les garçons et les hommes sont actifs et sûrs d’eux, par rapport aux femmes et aux filles. Les enseignants renforcent cette tendance en accordant plus d’opportunités aux garçons qu’aux filles de participer en classe. Des recherches menées sur ce sujet ont révélé que si les enseignantes accordent toujours plus d’opportunités aux garçons, les enseignants ne font pas la même chose avec les filles que lorsque ces dernières sont plus âgées.

Les enseignants ne sont pas conscients de leurs préjugés sexistes et des messages subtils de disparité entre les sexes intégrés dans les manuels scolaires, et les activités pédagogiques. Tant que les enseignants ne prendront pas conscience des messages sous-entendus qu’ils transmettent involontairement aux élèves chaque jour, et tant qu’ils ne disposeront pas des méthodes et des ressources nécessaires pour éliminer les préjugés sexistes dans leurs classes, les filles continueront à recevoir moins d’attention dans l’éducation.

Par ailleurs, les enseignants jouent un rôle important pour préparer les enfants à un monde en mutation où les croyances traditionnelles sur les rôles masculins et féminins n’existeront plus. Il ne fait aucun doute que le langage non sexiste que les élèves entendent en classe et les histoires diverses sur les femmes et les hommes dans des rôles non stéréotypés qu’ils lisent auront une incidence sur leurs intérêts, activités et carrières futures. Tandis que les enseignants créent un environnement d’apprentissage sûr, exempt de violence et de discrimination, et dispensent une éducation sensible au genre, les gouvernements pourraient élaborer des programmes scolaires non discriminatoires, faciliter la formation des enseignants et s’assurer que les installations sanitaires sont adéquates. De même, les écoles pourraient encourager les enseignants à suivre les normes professionnelles relatives aux pratiques disciplinaires appropriées et à dispenser un enseignement impartial. Si la féminité ou la masculinité ne sont pas reconnues et acceptées comme des dons spécifiques de Dieu, leur enrichissement mutuel ne peut être pleinement apprécié.

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F. Francis Lukong – Secrétariat de la Solidarité

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