Partage 4
PARTAGE. LA VOCATION MARISTE LAĂŹQUE
RĂ©gion AmĂ©rique du Sud : cinq ans d’un rĂŞve et d’expĂ©riences profanes
Avant de parler de qui nous sommes, il est important de se rappeler les germes de notre rĂŞve rĂ©gional. Depuis les annĂ©es 1960, l’Église catholique a ouvert la voie Ă des projets de collaboration dans le monde entier. La conscience que nous sommes tous le peuple de Dieu nous motive Ă ĂŞtre des missionnaires et des instruments d’unitĂ© entre les peuples et entre les peuples et Dieu.
La RĂ©gion AmĂ©rique du Sud est l’une des six rĂ©gions de l’Institut mariste, et reprĂ©sente l’union de cinq Provinces – BrĂ©sil Centre-Sud, BrĂ©sil Centre-Nord, BrĂ©sil Sud-Amazonie, Croix du Sud et Sainte Marie des Andes – responsables de notre mission dans sept pays. En 2021, nous avons achevĂ© cinq ans de vie en tant que rĂ©gion. Quelque 432 frères et plus de 30 000 laĂŻcs et collègues engagĂ©s sont Ă l’Ĺ“uvre dans un esprit d’harmonie et de communion, Ă travers le dialogue fraternel, la coopĂ©ration, les efforts conjoints et le partage des personnes et des ressources. Au total, la RĂ©gion reprĂ©sente 38% de l’action mariste dans le monde et comprend 50% des personnes engagĂ©es dans la mission mariste.
Nos visages régionaux montrent notre caractère interculturel
Nous sommes Argentins, BrĂ©siliens, Boliviens, Chiliens, Paraguayens, PĂ©ruviens et Uruguayens et nous partageons les mĂŞmes valeurs. Les personnes sont au cĹ“ur de la RĂ©gion. Ce sont des femmes et des hommes qui unissent leurs Ă©nergies pour poursuivre l’Ĺ“uvre de Champagnat.
L’interculturalitĂ© est ce vers quoi nous tendons ; elle se construit sur la diversitĂ© des pays, des langues, des expĂ©riences, des connaissances, des histoires et des contextes sociaux et culturels. Les initiatives et les projets sont dĂ©clenchĂ©s par des actions conjointes qui font parler les gens ensemble, inspirent des idĂ©es, pensent Ă des alternatives et indiquent de nouveaux horizons pour notre mission partagĂ©e.
La vie laïque mariste dans la Région Amérique du Sud
Depuis la consolidation de la structure rĂ©gionale, en 2016, des efforts ont Ă©tĂ© faits pour connaĂ®tre (Ă nouveau) les initiatives et les expĂ©riences de et pour les laĂŻcs en Argentine, au BrĂ©sil, en Bolivie, au Chili, au Paraguay, en Uruguay et au PĂ©rou. Ainsi, en 2017, l’Ă©quipe rĂ©gionale de la pastorale vocationnelle a Ă©tĂ© formĂ©e avec pour objectif initial de partager les expĂ©riences des laĂŻcs de chaque rĂ©gion et d’explorer les possibilitĂ©s de travailler ensemble.
L’Ă©cole de la vocation – un premier pas
Ainsi, en 2019, la première Ă©cole des vocations a eu lieu au niveau rĂ©gional. Y ont participĂ© environ 80 personnes impliquĂ©es dans la pastorale des vocations des cinq unitĂ©s administratives/provinces de la rĂ©gion AmĂ©rique du Sud, ainsi que des invitĂ©s de l’Institut mariste au sens large.
L’initiative visait Ă offrir une formation aux participants et Ă fournir des occasions de discussion et de conversations approfondies basĂ©es sur les rĂ©alitĂ©s et les contextes rĂ©gionaux, sur la manière de consolider une culture des vocations. Le programme d’une semaine Ă©tait divisĂ© en quatre domaines : La vie mariste ; les aspects thĂ©ologiques et anthropologiques ; les aspects psychologiques et spirituels ; et l’expĂ©rience de vie. Le but de cette disposition Ă©tait de fournir un accompagnement vocationnel tout au long de la semaine.
Il y a une proposition d’inclure plus d’Ă©tapes dans le cours de formation. En raison de la pandĂ©mie, elle a dĂ» ĂŞtre rĂ©alisĂ©e en ligne.
Contexte actuel et crĂ©ation d’une nouvelle entreprise : RĂ©seau rĂ©gional des laĂŻcs
En 2021, au cours d’une des pĂ©riodes les plus complexes de l’histoire, après cinq ans avec beaucoup d’apprentissages et de dĂ©fis identifiĂ©s et après avoir dĂ©couvert de nouvelles possibilitĂ©s, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© d’Ă©tablir une structure rĂ©gionale pour rĂ©flĂ©chir et crĂ©er des stratĂ©gies pour connecter et apprendre ensemble sur la vie laĂŻque mariste – un RĂ©seau RĂ©gional du LaĂŻcat.
Le groupe cherche Ă rassembler les initiatives des laĂŻcs maristes de la rĂ©gion et Ă encourager de nouvelles manières de s’engager dans la mission pour les laĂŻcs maristes. Le fait que l’initiative soit nĂ©e pendant une pĂ©riode turbulente et qu’elle en soit encore Ă ses dĂ©buts montre le potentiel de changement et de rĂ©silience prĂ©sent dans le projet. Organiser, planifier et construire pour un jour nouveau, en suivant l’exemple de notre fondateur, Marcellin Champagnat, est un grand dĂ©fi. Le tĂ©moignage de la vitalitĂ© et du charisme Ă l’Ĺ“uvre, si Ă©vident dans l’expĂ©rience des laĂŻcs maristes, est une balise d’espoir pour l’avenir.
Combien sommes-nous ?
Comme on peut le voir, l’expĂ©rience des laĂŻcs dans la RĂ©gion est très diverse et riche. Parce que nous sommes un mĂ©lange hĂ©tĂ©rogène de personnes de toute l’AmĂ©rique latine, nous avons dĂ©veloppĂ© de nombreuses façons d’ĂŞtre des laĂŻcs maristes. En tout, nous sommes 115 FraternitĂ©s du Mouvement Champagnat de la Famille Mariste, 10 CommunautĂ©s mixtes de frères et de laĂŻcs, 19 Groupes de SpiritualitĂ© Mariste et 57 autres groupes avec une prĂ©sence laĂŻque. Dans ces espaces partagĂ©s, il y a 96 frères maristes, 782 laĂŻcs hommes et 1309 laĂŻcs femmes, soit un total de 2187 membres.
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Le contenu présenté ici est basé sur le matériel organisé par le Réseau des centres de patrimoine de la région Amérique du Sud. Les données ont été mises à jour en mars 2021.
Quelques pistes pour vivre la spiritualité mariste dans la vocation laïque
Raúl Amaya Rivera – Directeur du Secrétariat des Laïcs
Je partage avec vous quelques idées en lien avec la spiritualité, dans un désir tout simple d’ouvrir la réflexion et le dialogue et d’apporter une dimension supplémentaire pour continuer à enrichir notre parcours comme laïcs maristes.
- Spiritualité chrétienne incarnée
Nous, comme toutes les personnes, avons une dimension spirituelle que nous vivons de façon distincte, selon notre culture, notre formation et nos croyances. Il convient de souligner que la spiritualitĂ© n’est pas la mĂŞme chose que la religion, pas plus que la religion n’est l’hĂ©ritage des religions. En effet, toute personne qui vit en profondeur et avec qualitĂ© humaine son existence vit une certaine spiritualitĂ© qui motive sa vie, inspire son comportement et façonne ses valeurs et l’horizon de son ĂŞtre.
Le défi sera donc d’entrer dans notre dimension spirituelle et d’en prendre conscience puisque c’est là la racine la plus profonde de notre être, de nos motivations ultimes, de notre idéal, de la passion qui nous anime, ce que nous donnons aux autres, ce que nous offrons à la société.
C’est ce que la spiritualité chrétienne veut être, et elle confronte l’être humain au mystère ultime de son existence, elle l’invite à découvrir le vrai sens de la vie et à faire des choix fondamentaux : Qui est mon Dieu? Qu’y a-t-il au cœur de ma vie? En quoi et en qui est-ce que je mets mon ultime espérance? Comment dois-je agir dans le monde, dans mes relations avec les autres?
La spiritualité chrétienne consiste à suivre Jésus afin que son expérience de Dieu et son Esprit soient ce qui modèle ma vie. C’est la base du cheminement chrétien, et c’est ce qui différencie la spiritualité chrétienne du bouddhisme, du judaïsme ou de l’islamisme, ou autres spiritualité (PAGOLA, José Antonio Pagola, Quelques clés de la spiritualité de Jésus).
Donc, lorsque nous parlons de spiritualité chrétienne incarnée, nous parlons de l’Esprit Saint et de sa manifestation parmi nous, dans notre vie quotidienne, dans la société, dans nos relations avec les autres et avec le monde. Il vit en nous et agit à travers nous. Il nous pousse à suivre le Dieu de Jésus et à agir en conséquence dans le monde. Dans l’Eau du Rocher, à l’Introduction, on affirme que « Lorsque nous parlons de spiritualité, nous nous référons à ce feu inextinguible qui brûle en nous, nous remplit d’ardeur pour la construction du Royaume de Dieu. Elle devient la force de nos vies quand nous nous laissons guider par l’Esprit du Christ ».
Il n’y a pas de cheminement tout tracé dans la spiritualité chrétienne. Le cheminement spirituel de chaque personne est une décision personnelle et une aventure inédite et originale, puisqu’elle se nourrit de l’expérience intime de la rencontre avec le Christ qui nous transforme. Donc, si nous voulons vivre une spiritualité incarnée et adaptée à notre temps, nous devons être attentifs et ouverts à l’Esprit qui a animé Jésus et qui nous parle personnellement, au cœur dans notre vie quotidienne. D’où l’importance du discernement et de vivre des expériences qui nous aident à développer notre intériorité.
- Spiritualité Mariste
La spiritualité mariste est l’une des composantes du charisme mariste en permanente relation avec la mission et la fraternité; c’est la façon dont nous, les maristes (laïcs, laïques et frères), vivons notre relation avec Dieu, inspirés par l’Esprit et qui marque profondément notre manière d’être et d’agir. L’Eau du Rocher affirme, dans son Introduction que « Nous vivons la spiritualité chrétienne d’une manière particulière : mariale et apostolique. C’est une spiritualité incarnée qui vient de Marcellin Champagnat et qui s’est développée à partir des premiers frères qui nous l’ont transmise comme un précieux héritage ». La source de notre spiritualité est la profonde expérience spirituelle que Marcellin Champagnat et les premiers frères ont vécue dans leur relation avec Jésus et avec Marie.
La spiritualité mariste est christocentrique, mariale et apostolique :
- Christocentrique
Le Christ est le fondement de notre existence comme chrétiens et comme maristes sur lequel s’appuie notre vécu selon les critères de Jésus, Fils de Dieu incarné (abaissement) comme hommes au milieu de l’humanité (que ferait le Christ à ma place?), identifiés et impliqués dans ce qui nous passionne et pour lequel nous engageons notre vie :
- le Règne de Dieu et sa justice;
- un Dieu qui est un Père bon en qui nous avons pleine confiance; et
- docilité à l’action de l’Esprit Saint qui conduit à la guérison, à la liberté, à la capacité d’améliorer la vie des personnes.
- Mariale
Nous, les maristes, avons Marie de Nazareth comme référence de vie chrétienne :
- dans son accueil à l’action de l’Esprit Saint en elle, et dans sa pleine confiance en Dieu,
- dans les valeurs et les attitudes qu’elle a vécues et dans lesquelles, comme mère, elle a éduqué son fils,
- dans son expérience de disciple en lien avec son fils (étant la première et la plus parfaite disciple),
- dans l’animation de la première communauté, avec les apôtres, et
- d’être notre compagne de route qui nous soutient et nous oriente à la suite de Jésus. Elle est notre sœur dans la foi (Eau du Rocher, 29).
- Apostolique
Notre spiritualité est incarnée et elle se vit au milieu du monde, en contact permanent avec les personnes (Cf. Eau du Rocher, 124). Comme maristes, nous nous sommes en relation comme des frères et des sœurs de tous, et d’une façon toute particulière avec les personnes marginales et vulnérables. « Dans notre apostolat, nous nous trouvons, comme Jésus, totalement donnés au service de nos frères et sœurs. Nous sommes vraiment pain de vie pour les autres comme Jésus l’a été pour nous » (Eau du Rocher, 107). La mission des maristes, inspirée par Jésus, Marie et Champagnat, est d’évangéliser au moyen de l’éducation et de chercher à être des apôtres pour les jeunes et les enfants, en témoignant à travers notre vécu et notre présence parmi eux. Nous aidons aussi leurs familles et la société en cherchant à créer un monde plus en accord avec le Royaume de Dieu, en annonçant la Bonne Nouvelle, et en dénonçant et en transformant les structures injustes. Notre action apostolique est communautaire.
- Quelques pistes d’orientation pour vivre la spiritualité chrétienne et mariste dans une perspective laïque
La spiritualitĂ© des laĂŻcs et laĂŻques s’incarne dans le monde et se met Ă son service, en valorisant de façon positive la nature, la sociĂ©tĂ© et l’histoire comme Ĺ“uvre de Dieu et comme lieu de dĂ©veloppement de l’être humain, suscitant une attitude contemplative et reconnaissante. De plus, elle soutient le dĂ©veloppement humain Ă partir de la science, de la culture, de la technique, de la politique et autres domaines par le biais du travail et de l’activitĂ© sociale, dans la poursuite de la dignitĂ© de toutes les personnes (Jn 10, 10). Elle manifeste ainsi l’amour de Dieu grâce Ă la diversitĂ© des options de la vie laĂŻque, avec un accent particulier sur le mariage et la vie de famille.
S’appuyant sur ce qui précède, voici quelques pistes qui peuvent aider à vivre une spiritualité plus consciente dans notre état de vie laïque :
- Vivre avec une attitude joyeuse, prophétique et apostolique, comme réponse active aux appels de l’Esprit dans le monde d’aujourd’hui. Nous nous engageons comme bâtisseurs du Royaume de Dieu et sa justice dans les lieux où nous sommes insérés (famille, travail, politique, vie sociale et culturelle…), faisant preuve d’audace et de créativité pour annoncer la Bonne Nouvelle et dénoncer les structures injustes qui oppriment les personnes, en nous efforçant de les transformer selon les critères de l’Évangile. Nous le faisons de préférence à travers l’éducation, mais aussi dans d’autres milieux comme le culturel, le politique, le social… (Evangelii Gaudium).
- DĂ©velopper l’intĂ©rioritĂ© par diffĂ©rents moyens (Jn 10, 10), afin de mieux accueillir l’action de l’Esprit en moi et de discerner oĂą l’Esprit me conduit et d’agir en consĂ©quence. (Le deuxième appel du XXIIe CG nous invite à « CroĂ®tre en intĂ©rioritĂ© pour pouvoir te dĂ©couvrir comme un Dieu d’amour qui se manifeste dans l’ordinaire de nos vies »). L’attitude de prière permanente est fondamentale, expĂ©rimentant diffĂ©rentes façons de prier, personnelles et/ou communautaires, qui nous aident Ă rencontrer Dieu et Ă entrer en syntonie avec lui.
- Partager ma foi en communauté, en suivant l’exemple des premières communautés chrétiennes et la tradition mariste de la vie en fraternité. Cette expérience englobe tous les âges, depuis les premières années de vie jusqu’aux personnes âgées. En tant que maristes, et de manière spécifique, nous sommes appelés à vivre la fraternité, à nous sentir frères et sœurs unis aux autres, et de toujours mettre les personnes au premier rang. Les mouvements de jeunes, les Fraternités de la Famille Mariste, les communautés de laïcs, les groupes de spiritualité et tant d’autres manifestations de vie communautaire sont un témoignage que la foi se vit et se fortifie avec les autres.
- Être le reflet d’une Église au visage marial, où nous, les maristes, sommes appelés à mettre en pratique la signification de la Visitation (une Église au tablier, en mission, au service), de la Pentecôte (une Église source du peuple, de la fraternité, de la communauté) et de l’Annonciation (La beauté sauvera le monde, spiritualité – Pour approfondir ce point, on suggère de lire « Il nous a donné le nom de Marie », du F. Emili Turú).
- Vivre des valeurs et des attitudes de Marie, incarnés que nous sommes dans la vie quotidienne en ayant Marie comme modèle à la suite de Jésus : de leadership dans le service, d’écoute attentive, de cœur qui discerne, d’audace et de courage dans l’action, de conscience sociale (Magnificat) et d’ouverture à l’action de l’Esprit. La simplicité de cœur de Marie et sa mansuétude nous inspire et nous oriente dans notre cheminement spirituel.
- Vivre les caractéristiques du charisme mariste comme notre manière distinctive d’être disciples du Christ à la manière de Marie et de Champagnat, et d’actualiser l’Évangile aujourd’hui : présence amoureuse, confiance en Dieu, amour de Jésus et de son Évangile, à la manière de Marie, esprit de famille, une spiritualité de simplicité, amour du travail (Cf. Mission Éducative Mariste, 97 à 123, et Eau du Rocher, 15 à 41).
Comme maristes, laïques et laïcs, nous aspirons à vivre une spiritualité nourrie et soutenue par l’expérience de bonté, de proximité et d’amour inconditionnel de Dieu pour tous. Une spiritualité qui a la passion du Royaume de Dieu et de sa justice, et qui marche dans les pas de Jésus. Nous faisons ce cheminement spirituel en compagnie de Marie de Nazareth et inspirés par Marcellin Champagnat.
Pour notre réflexion
- Qu’est-ce qui inspire ma façon d’être et d’agir? Quelles sont les valeurs qui m’animent? À quelle source est-ce que je m’abreuve le plus souvent? Qu’est-ce qui m’inspire de vivre de telle façon?
- Quelle expérience ai-je de Dieu? Qui est Dieu pour moi? Comment marque-t-il ma vie et mon agir?
- Que signifie pour moi le charisme mariste? Comment est-ce que je le vis dans le vécu quotidien? Quelles clés ou quels moyens m’y aident?
RĂ©flexions sur la vie mariste
Esmeraldina Laurinda da Silva – Brasil Centro-Norte
Des expĂ©riences inspirantes dans la vie mariste ? L’expĂ©rience de spiritualitĂ© de Marcellin Champagnat. En partant du principe que la spiritualitĂ© est une manière d’ĂŞtre, la rĂ©ponse Ă cette question renvoie Ă des actions qui semblent parfois insignifiantes, mais qui prĂ©sentent de grandes valeurs, que ce soit sur le lieu de travail ou non, en cherchant Ă ĂŞtre chaque jour une meilleure personne avec les autres, avec l’environnement, avec ce que l’on fait, et, dans ma vie, je prends comme exemple les leçons que j’ai apprises au cours des annĂ©es avec Marcellin Champagnat et les Frères Maristes.
Se manifester par des attitudes simples ne semble pas ĂŞtre important, cela ne semble pas attirer l’attention. Mais un des Frères Maristes m’a inspirĂ© Ă vivre ces valeurs – le (regrettĂ©) Frère Luiz Ă‚ngelo avec qui j’ai beaucoup appris, un homme qui parlait doucement, peu, racontait quelques histoires, donnait des tickets aux Ă©lèves Ă la pause, Ă©coutait les gens et rĂ©pondait toujours très franchement, chantait et avec ses attitudes simples, faisait en sorte que les gens se sentent aimĂ©s, valorisĂ©s, rappelĂ©s. Aujourd’hui, je suis administrtrice au travail, je suis une mère, une Ă©pouse, je suis agent pastoral dans l’Ă©glise. Et il est un exemple pour moi, il avait comme premières règles la simplicitĂ©, l’humilitĂ© et la modestie comme Champagnat, attitudes qui ont Ă©tĂ© Ă la base des premiers Frères et qui continuent Ă inspirer les managers maristes. Vivre ces vertus, c’est accepter les gens tels qu’ils sont et les aborder avec sincĂ©ritĂ© et gĂ©nĂ©rositĂ©. C’est chercher Ă savoir ce qu’ils ressentent, offrir un pardon inconditionnel et prendre toujours l’initiative de la rĂ©conciliation. C’est aussi avoir l’esprit de courage d’assumer un mode de vie simple, en Ă©vitant le consumĂ©risme et l’accumulation du superflu.
Je suis prĂ©occupĂ© par l’insistance de la thĂ©ologie de la prospĂ©ritĂ©, aujourd’hui très Ă©voquĂ©e. C’est un exercice qui trouble l’environnement en faisant prĂ©valoir les intĂ©rĂŞts du capital. Il est nĂ©cessaire d’ĂŞtre plus ouvert Ă l’esprit, c’est-Ă -dire de penser au-delĂ de la confession de foi, de penser au-delĂ des murs de nos Ă©glises et pas seulement de penser entre les murs des entreprises ou des lieux de travail, Ă la recherche de la production et du profit. Cela est possible lorsqu’il y a des provocations, des rĂ©flexions, des actions dans les choses simples de la routine.
Comment puis-je contribuer au laĂŻcat mariste dans le monde ?
MĂŞme si cela semble contradictoire, parce que le système de gestion est entrĂ© dans un monde compĂ©titif avec des valeurs qui ne sont pas si spirituelles, aujourd’hui il y a un plus grand cri pour la dĂ©fense de la vie et de ses valeurs dans la gestion des processus, dans les plans de travail, mĂŞme en utilisant des termes appropriĂ©s de spiritualitĂ© – comme valoriser, prendre soin – qui expriment quelque chose de pĂ©renne – propre Ă la spiritualitĂ© chrĂ©tienne mariste. Les signes d’une entreprise spiritualisĂ©e sont perçus Ă travers le climat et la qualitĂ© des relations : responsabilisation, valorisation des employĂ©s, inclusion ethnique, culturelle et du handicap. Je participe Ă ces actions dans mon travail, en tant que membre des droits de l’homme, des forums pour la dĂ©fense des enfants, des adolescents et des jeunes, dans les groupes d’Ă©glise, Ă la maison avec mes enfants, oĂą j’exprime et dĂ©fends la vie. Je participe Ă un groupe de laĂŻcs, je m’implique dans des formations maristes, et je cherche Ă suivre JĂ©sus de Nazareth. Je suis un laĂŻc mariste partout oĂą je vis.
Un jardin de fleurs, de fruits et d’espoir
JoĂŁo Barbosa de Lima Neto – Brasil Centro-Norte
En 1993, Ă l’âge de quatre ans, je suis entrĂ© au “jardin d’enfants” du Collège Mariste Pio XII, Ă Surubim (PE). J’y suis entrĂ© grâce Ă l’engagement et au dĂ©vouement de mes parents : JosĂ© Barbosa de Lima et Marisa Siqueira de Lima, tous deux anciens Ă©lèves maristes et, au moment de mon entrĂ©e, professeurs dans cette Ă©cole.
Depuis le jardin d’enfants jusqu’Ă la troisième annĂ©e de l’Ă©cole secondaire, j’Ă©tais conscient de vivre dans un lieu oĂą mon dĂ©veloppement, comme chrĂ©tien et comme citoyen, Ă©tait valorisĂ© non seulement en classe, mais surtout dans les mouvements de pastorale Ă©tudiante et au service de l’art et de la culture Ă travers la musique.
Vivre avec les Frères Maristes m’a inspirĂ© Ă comprendre comment ĂŞtre un chrĂ©tien capable d’ĂŞtre attentif aux signes des temps en vivant dans la simplicitĂ©, l’humilitĂ© et la modestie. L’exemple de vie du Père Champagnat et les dĂ©fis qu’il a lancĂ©s Ă notre mission de laĂŻcs maristes ont donnĂ© un sens Ă ma vie dès que je suis entrĂ© dans le “jardin”. Un jardin de rĂŞves, d’utopies, de possibilitĂ©s, de dĂ©fis, d’opportunitĂ©s et, surtout, le jardin de l’espoir de contribuer Ă l’Ă©ducation et Ă la formation professionnelle de tant d’adolescents et de jeunes que nous parvenons Ă trouver Ă travers le Projet Connexion, dans lequel j’agis et je vis ma vocation de laĂŻque mariste comme agent vocationnel. Le jardin s’agrandit avec le service dans la Commission Provinciale des LaĂŻcs, dans laquelle nous pouvons penser et rĂŞver Ă des actions qui peuvent cultiver les dĂ©sirs du P. Champagnat, inspirĂ©s par la Bonne Mère, dans le sol de chaque rĂ©alitĂ© des unitĂ©s de la Province.
Je crois que depuis le jardin de notre monde provincial, nous rĂ©alisons de vĂ©ritables phares d’espĂ©rance, car nous construisons des ponts entre les besoins de l’Institut et les rĂ©alitĂ©s de nos compagnons qui collaborent Ă la vitalitĂ© de la mission, en proposant des itinĂ©raires qui favorisent la vocation laĂŻque dans leurs jardins de vie.
Être un laïc mariste : un cadeau précieux
Sara Sánchez Vicuña – Santa MarĂa de los Andes, PĂ©rou – Coordinateur du RĂ©seau des LaĂŻcs de la RĂ©gion AmĂ©rique du Sud
ĂŠtre mariste est un cadeau prĂ©cieux que j’ai reçu du Seigneur avec la vie et ma famille. Il dĂ©finit mon identitĂ© en tant que personne, en tant que femme. Il guide les choix et les dĂ©cisions que j’ai faits Ă diffĂ©rents moments de ma vie ; il me pousse Ă aller de l’avant, Ă entreprendre et Ă prendre des risques, Ă ĂŞtre courageuse et Ă me relever chaque fois que c’est nĂ©cessaire, en faisant confiance au Seigneur ; il donne un sens et une plĂ©nitude Ă ma vie ; il est le berceau des illusions, des rĂŞves et des projets.
ĂŠtre mariste marque mon chemin de foi, mon expĂ©rience et les rĂ©ponses que j’ai donnĂ©es Ă diffĂ©rents moments de ma vie, mĂŞme sans certitudes. Comme mariste, comme femme, Marie est mon modèle et ma compagne de route, la mère qui me console et m’encourage Ă aller de l’avant, Ă ĂŞtre attentive aux autres et Ă ĂŞtre sensible aux joies et aux besoins des personnes avec lesquelles je suis en contact, Ă prendre des initiatives, Ă servir et Ă partager Ă partir de la vie quotidienne et de la simplicitĂ© de mon quotidien et de ma maison.
Je partage mon chemin avec mes frères et sĹ“urs de la communautĂ© de Cana depuis 2009 (8 laĂŻcs et 3 frères) ; nous avons appris Ă nous connaĂ®tre, Ă nous aimer et Ă nous accompagner. Au fil du temps, j’ai dĂ©couvert et pris conscience que ce don reçu gratuitement entraĂ®ne la responsabilitĂ© de le partager avec d’autres et de le transmettre aux nouvelles gĂ©nĂ©rations. C’est un don Ă mettre au service des diffĂ©rentes instances de la mission auxquelles j’ai participĂ© et continue de participer : dans les cours avec les Ă©tudiants, dans l’animation pastorale, dans l’animation de la spiritualitĂ©, dans l’accompagnement du cheminement des communautĂ©s laĂŻques du PĂ©rou et, rĂ©cemment, dans le service de coordination du rĂ©seau naissant des laĂŻcs de la RĂ©gion AmĂ©rique du Sud. Un rĂ©seau qui rĂŞve d’ĂŞtre une instance de rĂ©flexion, qui crĂ©e une synergie en unissant les richesses de chaque Province et en partageant des ressources et des expĂ©riences autour du cheminement du laĂŻcat mariste et qui contribue Ă renforcer la communion entre frères et laĂŻcs.
En tant que laĂŻc mariste, je rĂŞve que les frères et les laĂŻcs continuent Ă apprendre Ă marcher ensemble, en se nourrissant du charisme qui nous unit et en nous aidant Ă vivre intensĂ©ment nos vocations respectives ; je rĂŞve que ” partout oĂą il y a un frère ou un laĂŻc mariste ” nous partagions la table de la fraternitĂ©, nous soyons infectĂ©s par la passion de faire vivre notre mission et nous soyons des signes de communion au milieu des rĂ©alitĂ©s fragmentĂ©es et polarisĂ©es que nous vivons dans de nombreux endroits. Comme un poisson n’est pas hors de l’eau, je ne me trouve pas Ă vivre un autre charisme que le charisme mariste.
Champagnat comme guide et phare : récit de la passionnante histoire de Flavia
Flávia de Oliveira Rodrigues Lopes – MCFM de Brasil Centro-Sul
Je commence en exprimant ma joie du fait que notre famille ait le bonheur de porter le nom de Champagnat. En l’an 2000, j’ai eu le privilège d’être engagée pour travailler au Collège Mariste de Maringá comme Productrice Culturelle. Je fus accueillie par le Frère Luiz Adriano Ribeiro qui, dès la première rencontre, me dit : « Tu veux travailler chez les Maristes? Ton premier travail sera donc de lire les 400 pages de la Vie de saint Marcellin ». Saisie, je me suis mise à la lecture qui, très tôt, éveilla en moi un goût profond pour l’histoire de Champagnat.
J’ai eu le privilège de vivre davantage avec deux « Champagnats » à Maringá : le F. Virgilio, qui évangélisait toutes les personnes avec sa phrase : « Sois heureux! Sois heureuse! » Et notre cher Frère Afredinho, qui éclairait ses allées et venues dans le collège avec ses chants… De saints hommes!
J’ai travaillé sept ans à Maringá et j’ai eu l’occasion d’y vivre des expériences qui furent importantes pour mon cheminement vocationnel mariste. Je souligne le Vivemar, une de mes plus fortes expériences de foi. J’ai compris qu’être mariste va au-delà des murs de l’école, que notre vocation est plus sérieuse : témoigner par notre vie notre amour pour Jésus, avec une attention particulière pour ceux et celles qui en ont le plus besoin, principalement les enfants et les jeunes. Et la mission devient plus sérieuse et plus engageante quand nous portons le nom de Marie.
J’ai également fait connaissance avec mon mari chez les Maristes, et nous avons une belle jeune fille, Maria Clara, âgée de 15 ans. Durant cette période, je suis devenue de plus en plus saisie par le charisme et de plus en plus engagée dans ma foi à la suite de Champagnat. À un moment donné, j’ai entendu parler du Mouvement Champagnat de la Famille Mariste (MChFM). J’en suis rapidement tombée amoureuse et nous avons commencé, à Maringá, la Fraternité du Rosey, une démarche qui se continue encore aujourd’hui.
En 2007, j’ai quitté le Collège; ce fut une étape difficile, mais j’étais amoureuse de Champagnat, et j’étais décidée d’emporter avec moi les enseignements de mon saint éducateur.
Nous avons déménagé à la ville de Curitiba. Il y avait là trois Fraternités. Je me souviens que j’étais à la veillée funéraire du Frère Panini, et je lui promis : « Je vais réunir une autre Fraternité à Curitiba, et je compte sur ton intercession du haut du ciel ». C’est ce que je fis, et ainsi est née la Fraternité « Trésors de Marie », avec la collaboration de maristes et d’anciens élèves. Nous sommes accompagnés par le Frère Ivo Strobino, notre riche encyclopédie sur saint Marcellin.
Quand nous nous connaissons davantage, nous nous aimons davantage. Ce fut ma première expérience dans la Mission de Solidarité Mariste avec ma fille, dans la ville de Nova Andradina. J’ai le goût de dire que tous les parents devraient vivre une telle expérience avec leurs enfants. Offrir de l’espoir, du bonheur, prier avec les familles : ce fut une des expériences maristes les plus fortes dans notre vie.
La beauté du charisme mariste, c’est que lorsque nous nous y engageons vraiment, nous poursuivons un cheminement constant vers l’avant. Nous devons toujours aller au grand large, lancer le filet de l’autre côté, être un phare d’espérance dans les turbulences, être un foyer de lumière où luit l’espoir. Je m’interroge toujours : Qu’est-ce que je fais de mon talent mariste? Où est-ce que je fais fructifier cette semence? Telle est notre mission aujourd’hui en tant que Laïcs Maristes de Champagnat.
Je suis amoureuse de tout ce qui est en lien avec saint Marcellin Champagnat – sa vie, ses lettres, son enseignement. Dans mes prières, je parle avec lui : Qu’est-ce que tu ferais? Telle est notre relation. On dit que les saints sont des étoiles qui nous guident pour marcher dans les pas de Jésus. Champagnat est l’étoile qui inspire le plus ma vie, et qui me dit toujours : « Flavia! Reviens toujours à Jésus. Connais-le, aime-le : telle est ta mission! »
Une histoire en marche : des cahiers de l’école à la vie mariste
Sophia Kath – Brasil Sul-AmazĂ´nia
Mon nom est Sophia Kath; j’ai 29 ans, je suis Brésilienne et je vis au sud du Brésil, dans la ville de Porto Alegre, qui fait partie de la Province Mariste du Brésil Sud-Amazonie. Je participe au Mouvement Farol et je fais partie du groupe Vagalumes. Je suis journaliste, spécialiste de la jeunesse, et je travaille comme Agente de Pastorale au Collège Mariste Rosário.
Mon cheminement mariste commence en 2002, lorsque je suis entrée au Collège Mariste Rosário, comme étudiante. Au cours de mes années de collège, j’ai fait connaissance peu à peu avec le charisme mariste, en participant à différentes activités proposées par l’école, comme la Pastorale Juvénile Mariste, le Groupe de Volontariat, la Guilde Étudiante, entre autres. En 2009, je suis entrée à la PUCRS pour suivre le cours de journalisme et j’ai été mise en contact avec le Centre de Pastorale et de Solidarité. J’ai participé à quelques projets de Pastorale et, en 2010, j’ai commencé ma carrière professionnelle, en travaillant jusqu’en 2018 dans des projets de communication et comme Assesseure de la Pastorale Juvénile Mariste. À la PUCRS, j’ai aussi travaillé comme Analyste en Relation dans des projets d’intégration entre l’Université et les collèges; et en 2020, j’ai commencé mon action comme agente de pastorale au Collège Mariste Rosarió – où je travaille actuellement.
Tout au long de mon cheminement d’étudiante et de professionnelle, j’ai fait de nombreuses expériences qui m’ont construite comme Laïque Mariste. Je pense qu’il est également important de souligner les moments de retraite, le Vidamar, qui est un programme de formation dans notre Province, la Semaine de Solidarité et les diverses expériences que j’ai faites dans la PJM. Également, en 2011, j’ai vécu une expérience qui s’est avérée significative et qui a ouvert davantage mes horizons sur la mission mariste dans le monde. J’ai eu l’occasion de participer à la Rencontre Internationale des Jeunes Maristes en Espagne et ce fut le moment où j’ai commencé à comprendre la richesse de la diversité culturelle que nous avons comme Institut et comment nous vivons réalités différentes dans chaque Province.
Mon identité comme Laïque Mariste est encore toute nouvelle pour moi puisque, même avec quelques années de vie mariste, j’ai vraiment commencé à en prendre conscience à partir du moment où je me suis engagée dans le Mouvement Farol. En regardant mon cheminement, je m’aperçois cependant que cette démarche commence bien avant et est le fruit de toutes les expériences et de toutes les personnes que j’ai eu l’occasion de connaître et envers qui je suis reconnaissante pour la transformation qu’elles ont opérée dans ma vie.
En 2018, avec quelques jeunes de ma Province qui avaient aussi le dĂ©sir de vivre en communautĂ© la spiritualitĂ© mariste, mais qu’ils ne trouvaient pas dans l’expĂ©rience structurĂ©e du LaĂŻcat dans la Province – le Mouvement Champagnat de la Famille Mariste – nous avons commencĂ© quelques rencontres de groupes. Il est important de dire que ce n’était pas un refus de participer au MChFM, puisque nous admirions tous la dĂ©marche faite par les FraternitĂ©s, mais nous voulions quelque chose de nouveau. Nous avons commencĂ© un groupe du LaĂŻcat des jeunes, pas nĂ©cessairement pour l’âge, mais pour les caractĂ©ristiques observĂ©es chez les jeunes. Ce fut une expĂ©rience très intĂ©ressante, mĂŞme si nous la vivions sans lien direct avec une organisation provinciale. Ă€ la mĂŞme Ă©poque, la Province a mis en place un groupe de travail appelĂ© LaĂŻcat des jeunes, qui a entrepris une dĂ©marche d’Ă©coute et d’organisation qui a abouti Ă la crĂ©ation du Mouvement Farol – groupes de jeunes de la vie mariste.
Donc, depuis 2019, le groupe auquel je participais s’est joint à la proposition du Mouvement Farol, et avec l’arrivée de nouvelles personnes, nous avons choisis un nom pour notre groupe – Vagalumes – qui invite à être lumière dans les milieux où nous sommes. Je suis très heureuse et reconnaissante de pouvoir vivre cette expérience et de voir que le Mouvement Farol grandit dans notre Province et donner sens à la vie des personnes qui y participent. J’insiste sur le fait que, même durant la pandémie, nous n’avons pas cessé de faire nos rencontres de groupes et provinciales on line. Sûrement que, dans ces temps difficiles, le Mouvement fut l’un des espaces d’accueil et d’attention dont j’ai profité.
Parler de la façon dont je contribue au laĂŻcat mariste dans le monde m’est assez difficile, car j’ai toujours le sentiment que les diverses expĂ©riences que j’ai vĂ©cues, en tant que mariste, contribuent plus Ă ma formation en tant que personne que je ne peux contribuer en retour. Mais, je crois que le Mouvement Farol est une excellente nouveautĂ© pour notre Province et pour l’Institut. De manière spĂ©ciale, je crois dans le pouvoir de transformation des jeunes et que nous avons beaucoup Ă apporter pour construire et vivre le charisme. Je dĂ©couvre le potentiel chez chaque participant du Mouvement et ce que nous pouvons construire pour l’Institut et dans la poursuite de la construction d’un monde meilleur dans chaque milieu oĂą nous nous trouvons.
ĂŠtre un laĂŻc mariste
Daniela Costa – Cruz del Sur
Je suis Daniela Costa de Montevideo, de l’Uruguay. J’ai connu les Frères Maristes Ă travers le mouvement d’adolescents et de jeunes AbarĂ©. Quelques annĂ©es plus tard, j’ai commencĂ© Ă ĂŞtre catĂ©chiste au Collège mariste Juan Zorrilla de San MartĂn. Actuellement, je continue Ă faire de la catĂ©chèse, je suis bĂ©nĂ©vole dans le Centre d’Ă©ducation communautaire du Foyer Mariste et je suis dans l’espace vocationnel mariste de la province.
Par l’intermĂ©diaire des Frères, j’ai connu et dĂ©couvert Marcellin Champagnat et sa manière de suivre JĂ©sus Ă la manière de Marie. J’ai appris Ă connaĂ®tre et Ă aimer Marie d’une nouvelle manière, en donnant un nouveau sens Ă sa prĂ©sence dans ma vie, jusqu’Ă ce que je la ressente aussi comme “ma ressource ordinaire”. Presque sans m’en rendre compte, j’ai embrassĂ© ce charisme, il est devenu partie intĂ©grante de ma vie, lui donnant un sens.
Dans la catĂ©chèse, dans les classes, dans les cours, dans les rĂ©unions, principalement dans les quartiers pauvres ; la rencontre avec les autres me montrait le style mariste d’ĂŞtre dans le monde, de construire la communautĂ©, de tisser des rĂ©seaux, d’ĂŞtre au service des plus vulnĂ©rables et de rencontrer le Dieu de JĂ©sus vivant dans tant d’enfants, de jeunes et d’adultes qui apparaissent sur mon chemin jusqu’Ă ce jour.
ĂŠtre laĂŻque mariste pour moi, c’est vivre ma vocation chrĂ©tienne Ă la suite de JĂ©sus dans le style de Marie et de Champagnat, toujours avec les autres, en construisant la fraternitĂ©, avec un regard attentif aux Ă©vĂ©nements les plus simples de la vie et avec la confiance que Dieu est celui qui agit, celui qui construit la maison pour tous.